Versailles : historique du temple


A l’occasion du Centenaire du temple de Versailles

A l'emplacement de notre temple actuel, rue Dauphine devenue rue Hoche, se tenait, jusqu'en 1880, une jolie chapelle construite en 1769 au temps de Louis XV, sur les dessins de Charles de Wailly, pour servir de Reposoir lors des processions royales de la Fête-Dieu, que le roi et la cour suivaient depuis l'église Notre-Dame jusqu'au Château.

Inscrite sur la liste civile, la chapelle fut vendue à l'époque de la vente des biens nationaux et abrita aux débuts de la république des assemblées populaires (Ans II et III) puis les Théophilanthropes (An V), pour devenir ensuite ... magasin à fourrage.

En 1821, la communauté protestante anglaise, importante depuis la Restauration, obtient l'autorisation d'y célébrer son culte. A cette époque, un recensement des protestants français de Versailles en dénombre seulement 21, mais ils sont 207 répartis dans le département de Seine-et-Oise, en particulier à Jouy en Josas et à Corbeil où Oberkampf, d'origine bavaroise, avait fondé dès 1760 ses manufactures de toiles peintes. Il avait fait venir, pour y travailler, toute une colonie de collaborateurs et d'ouvriers, protestants pour la plupart, dont les descendants songèrent à se grouper, à l'exemple des anglicans.

A partir de 1828, l'ancien Reposoir est prêté par les anglicans à la communauté protestante française de Seine-et-Oise, pour un culte hebdomadaire, sous la présidence d'un pasteur parisien délégué alternativement par les consistoires luthérien et réformé de Paris.

Dès 1829, les 493 protestants de Seine-et-Oise (dont 174 Versaillais) signent une pétition appuyée par Louis Haussmann maire de Versailles, en vue d'obtenir un pasteur résidant à Versailles, ce qui leur est accordé par une ordonnance royale de novembre 1833. Le premier pasteur à conduire "l'Assemblée religieuse des chrétiens évangéliques de Versailles" fut Nelson Vors, installé le 8 juin 1834, qui sillonna à cheval tout le département jusqu'en 1858.

En 1836, la municipalité de Versailles prend en location l'édifice et le met à la disposition des protestants pour la célébration de leur culte. A partir de mars 1853, la paroisse cesse d'être une Église sectionnaire de Paris et devient paroisse autonome avec son propre Conseil Presbytéral. Peu après (1855) se détache d'elle la paroisse de Saint Germain en Laye qui regroupe les cantons d'Argenteuil, Meulan, Poissy et les arrondissements de Mantes et de Pontoise. Restent attachés à Versailles les cantons de Marly le Roi, Sèvres et Palaiseau, ainsi que les arrondissements de Corbeil, Étampes et Rambouillet, sous la houlette du pasteur Passa de 1858 à 1885.

Mais l'ancien Reposoir menaçait ruine et, en 1880, aux obsèques de Jules Favre, devant l'affluence des assistants, on n'était pas sans craindre une catastrophe. Les démarches furent donc entreprises pour la construction du temple actuel. Par une convention entre le Maire de Versailles et le Consistoire de Paris, le Consistoire prenait à sa charge les travaux de construction du temple sur un terrain acquis aux frais de la Ville ; le temple serait construit sous contrôle de la municipalité et deviendrait bâtiment communal. Les premiers devis établis en 1874 avaient augmenté de 25 % en 1880 et il fallut réduire le premier projet trop ambitieux (renoncer au clocher, aux décors intérieurs, à un passage souterrain reliant la sacristie et la chaire, etc...). La plus grosse part des frais fut couverte par une souscription auprès des paroissiens.

Il est intéressant de noter que pendant les travaux érigés par l'architecte de la ville, M. Petit, le culte fut transféré au Château dans la salle des. Résidences Royales, qui se trouve au rez-de-chaussée à gauche, dans la Cour de Marbre.

A la mort de M. Passa, fut nommé comme troisième pasteur H. J. Messines, auteur d'une petite brochure sur l'histoire des débuts de notre Ég1ise, qui a servi ici à en tracer les grands traits.

En 1906, à la suite de la séparation des Églises et de l'État, l'Église de Versailles se constitue en Association Cultuelle : elle se donne des statuts, élit un Conseil Presbytéral et demande son rattachement à l'Union Nationale des Églises Réformées Évangéliques. C'est à ce moment que Bellevue et Corbeil deviennent, elles aussi, paroisses autonomes.

Plus près de nous, la communauté protestante de Versailles n'a pas voulu se replier derrière les murs de son temple mais, dans un même élan, s'est ouverte simultanément sur la ville en créant le CENTRE HUIT et sur les villes nouvelles de sa périphérie. C'est ainsi que le temple de Versailles n'est que l'un des 8 lieux de culte de l'É.R.V.Y.S. Église Réformée de Versailles et Yvelines Sud qui dessert 1247 familles dont 465 pour Versailles.

"Quand on allume une lampe, ce n’est pas pour la mettre sous le boisseau. mais sur son support et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. De même, que votre lumière brille aux yeux des hommes, pour qu'en voyant vos bonnes actions, ils rendent gloire à votre Père qui est aux cieux".

Matt. 5 v 15 et 16.

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Texte : aimablement communiqué par Bruno Cêtre, tous droits réservés.