Tréminis : l'ancien temple


temple de Tréminis

38710 Tréminis.

Historique : La réforme fut prêchée à Tréminis vers le milieu du XVIème siècle ; elle connut un certain succès puisque la moitié de la population adopta la religion protestante surtout à Château-Bas. La communauté se trouvait en dehors des grandes routes et ne souffrit pas trop des luttes religieuses en dehors de réquisitions abusives.

Après l’Édit de Nantes (1598), les protestants s’organisèrent. Grâce à un secours accordé par le synode national de Privas, l’église de Téminis posséda son temple et son pasteur. Celui-ci s’appelait, en 1618, Jean Vulson de la Colombière, d’une vieille famille noble du Trièves. Le dernier fut Pierre Piffard, ancien de Saint-Jean-D’hérans.

Les annexes de l’église étaient :

Prébois (16 familles),
Saint-Baudille et Pipet (86 familles)
Cornillon (100 familles) depuis 1611,
Avers (5 familles) depuis 1613
.

En 1684, les commissaires du gouvernement se partagèrent sur le maintien du culte protestant à Tréminis. Un arrêt du Conseil du Roi de mars 1685, supprima l'église protestante et ordonna la démolition du temple. Le prix de vente de l'emplacement fut remis à l'hôpital d'Embrun par ordre du Parlement de Grenoble en 1694.

Pendant la persécution contre les protestants, ceux de Tréminis restèrent calmes et ne furent jamais inquiétés. Les « pasteurs du désert » trouvèrent toujours chez eux un refuge sûr et désintéressé ; le fils du pasteur Jean Bérenger dit Colombe, le futur comte Jean de Bérenger, habitait souvent Tréminis pendant ses jeunes années.

Lorsque la liberté des cultes fut rétablie par le Concordat (1802), les protestants firent, à leurs frais, l'acquisition d'un temple bien modeste.

Malheureusement, l'incendie de 1825 qui débuta à la verrerie, détruisit les 35 maisons de Château-Bas, donc le temple. La municipalité en reconstruisit un autre plus beau et plus vaste : c'est celui qui existe aujourd'hui. Il se trouve à Château-Bas sur le bord de la route qui traverse le village. Sa façade est agréable à regarder ; le clocher carré à gauche de l'entrée en plein cintre, est terminé par une flèche aux proportions heureuses. L'intérieur est nu, comme dans tous les temples, avec la croix sur le mur du fond et la chaire traditionnelle.

Pour récompenser les habitants de leur bonne volonté, une ordonnance royale, accorda un pasteur qui desservirait aussi les villages voisins (1827). La paroisse fut créée officiellement le 28 octobre 1838. Elle devint assez importante car elle accueillit les protestants de Saint-Baudille et Pipet. Elle comptait en 1845 :

A partir de 1866, le pasteur célébra un office religieux, une fois par quinzaine, dans le temple de Lalley jusqu'en 1914. Les pasteurs les plus marquants furent :

Tous s'intéressèrent à l'école qui fonctionnait à l'ombre du temple, dirigée par un instituteur protestant depuis 1828.

(A. Beaups)


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Photo : Théodore Pascal, tous droits réservés.