Pierregourde : l'ancien temple


temple de Gilhac et Bruzac temple de Pierregourde

Le temple dit de Girbaud à Pierregourde 07800 Gilhac et Bruzac.

Historique :

Dès 1561, une Église est dressée à Pierregourde. Le seigneur lui-même, Louis de la Marette, adhère un peu plus tard à la Réforme. Lorsque, au début de la troisième guerre civile, en 1568, Jacques de Crussol fait pour le service de Condé de grandes levées de troupes, en Languedoc et en Dauphiné, le seigneur de Pierregourde commande le régiment des volontaires du Bas-Vivarais, comptant onze enseignes. Au cours d'un engagement, à Mensignac, près de Périgueux, Louis de la Marette périt héroïquement. C'était, dit Brantôme, un fort beau et honnête gentilhomme et de fort bonne grâce et fort vaillant.
Au cours des guerres-civiles, le château de Pierregourde demeura presque toujours aux mains des protestants. Il ne parait avoir été, d'ailleurs, l'objet d'aucune attaque sérieuse. Jacques de Chambaud, chef des protestants, y rassembla des troupes en 1586.

Y eut-il primitivement un temple dans le territoire actuel de la commune de Gilhac-et-Bruzac ? Nous ne pouvons l'affirmer. Toujours est-il que le temple de l'Église dite de Pierregourde se trouvait, vers le milieu du XVIe siècle, au Bousquet (St-Laurent du-Pape).

Un état de 1742 évalue à 100 le nombre des familles nouvelles converties de la paroisse de Bruzac.

Dès 1840, l'on se préoccupe d'y construire un temple. L'on espère avoir 1.500 fr. de souscriptions volontaires, 1.000 fr. de subvention de la commune. Il manquerait 5.500 fr. qu'il faudrait demander au Gouvernement. Cette commune, observe-t-on, est très vaste, très montagneuse, très pauvre. Cinq ans plus tard, le Consistoire appuie, sans plus de succès, une demande analogue du Conseil municipal. En 1849, on fait un pas de plus : l'on demande à la fois un pasteur et un temple. Le Consistoire fait valoir l'extrême étendue de la commune, l'âpreté de son climat, qui empêche de pouvoir prêcher en plein air six ou sept mois de l'année ; les chemins ardus, montueux. Cette fois, la démarche fut couronnée de succès. Par décret du Prince-Président du 15 avril 1852, une place de pasteur était créée à Gilhac-et-Bruzac.

L'on se met enfin à l'oeuvre en 1871. Le 26 février 1872, le Consistoire est informé que les travaux effectués jusqu'à ce jour ont atteint le niveau de la toiture. Mais ils ne peuvent être continués faute de ressources. Le Gouvernement n'a accordé que 6.000 fr, d'où un déficit de 1.615 fr. Les augmentations de dépenses portent ce déficit à 2.800 fr. Le Consistoire demande donc au ministre un nouveau secours. Les travaux reprirent peu après et furent menés, cette fois, à bonne fin. Toutefois le temple de Girbaud, placé contre le voeu du Consistoire, au pied d'une montagne et à proximité d'une source abondante, est bientôt envahi par l'humidité. Il s'avère nécessaire de le dégager, ce qui ne se fait qu'après bien des délais et non sans difficultés, la roche s'étant trouvée très rude. Enfin, le temple put être inauguré e 1873.

La paroisse fit partie, dès l'origine, de l'organisation synodale officieuse et, à la Séparation, adhéra à l'Union des Églises réformées évangéliques. Mais la population protestante, qui était de 739 en 1840, allant toujours en diminuant, le poste de pasteur de Gilhac-et-Bruzac fut supprimé en 1922. De 1922 à 1937, la paroisse a été desservie par le pasteur de La Voulte, M. Gay, délégué à cet effet par le Synode régional. Rattachée ensuite (1937) à St-Laurent-du-Pape, elle est maintenant (depuis 1945) unie à l'Église de Charmes.

Actuellement désaffecté, il est devenu la salle des fêtes pour la municipalité qui en est propriétaire.

Cet historique a été préparé à partir du livre : Le Vivarais et le Velay protestants, Notices paroissiales, Samuel MOURS, Imprimeries réunies, 9 rue Pasteur, 26 000 Valence-sur Rhône, 2ème trimestre 1947.


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Photos et texte : Théodore Pascal, tous droits réservés.