Le Mazet Saint Voy : le temple


entrée du temple du Mazet Saint Voy temple du Mazet Saint Voy
en hiver

le temple du Mazet Saint Voy
en été

43520 Le Mazet Saint Voy.

Les lieux de cultes :

 

Description/Architecture : comme la plupart des temples du Vivarais et du Velay, le temple du Mazet Saint-Voy construit avant 1840 est de style néoclassique. Il a été édifié avec des matériaux existant dans le pays : toiture en lauze, murs en granit, boiseries en sapin. Ce temple de forme rectangulaire a 94 pieds de longueur et 42 seulement de largeur. Dans le canton de Tence, le pied mesurait 33 cm. Il est cependant suffisamment vaste pour accueillir une assemblée de 2.000 fidèles. La voûte longitudinale est soutenue par des colonnes qui ne sont autre chose que des troncs de sapin, dans un premier temps sans écorce ni vernis. Cette voûte ne repose donc pas sur les murs latéraux.

Initialement la chaire était placée au milieu de la façade faisant face à l’entrée sud. Au début du XXème siècle, la chaire fut déplacée et l’entrée se fit sur la façade ouest comme elle l’est aujourd’hui. Peinture, frise, verset biblique Venez et montons à la maison de l’Éternel forment les seuls éléments décoratifs du XIXème siècle. Toutefois le mobilier, bancs et chaire, et sa disposition, peuvent apparaître comme une volonté esthétique. Peu de modifications et de réparations sont réalisées pendant plus d’un siècle, et ce n’est qu’en 1929-1930 que les principales restaurations sont entreprises avec cloches, vitraux, plancher, salle annexe et chaire déplacée.

 

Histoire : achevé en 1823.

Bonnefoi était vicaire à Saint-Voy lorsque, vers 1560, il adopte les doctrines évangéliques. Il s’enfuit à Genève et y complète ses études… Vers 1564, Bonnefoi est de retour parmi ses anciens paroissiens. Dès lors tous les huguenots vont à St-Voy pour assister au prêche, faire les mariages et cènes publiquement. Le culte réformé est institué dans l’église même de la paroisse, pendant une dizaine d’années, culte débarrassé de tout ce qui paraissait superflu aux réformés : autel, statues, images.

Lors de la Saint-Barthélemy, l’évêque du Puy fit entendre à chacun que l’intention du roi était qu’ils allassent à la messe aussi lorsque le baron ligueur Saint-Vidal se présenta avec ses troupes à Saint-Voy, les portes de l’église décorée étaient ouvertes, le peuple prosterné chantait et le prêtre célébrait la messe !

C’est pourtant à cette époque, en 1576, qu’est construit le premier temple du Velay à Saint-Voy, cela à moins d’une centaine de mètres de l’église de Saint-Voy. Pendant près d’un siècle les ministres des cultes purent exercer librement leur culte grâce aux articles de l’Édit de Nantes qui accordent à la paroisse de Saint-Voy le droit de posséder un temple.

Le maintien du temple et le ministère des pasteurs furent cependant difficiles pendant tout le XVIIème siècle en particulier lorsque Louis XIV mit des entraves continuelles envers l’exercice du culte réformé. Six ans avant la Révocation de l’Édit, le droit à l’exercice du culte à Saint-Voy fut supprimé sur décision de l’intendant du Languedoc, Daguesseau, en mars 1679. Comme au Chambon du Prieuré, le temple fut démoli et il n’y eut donc plus de lieu de culte officiel sur le haut plateau vellave jusqu’au début du XIXème siècle.

En dépit des missions bottées des dragons du roi, des amendes, des menaces d’enfermement à la tour de Crest ou d’envoi aux galères, les huguenots continuèrent de s’assembler clandestinement au Désert souvent à la clarté des étoiles pour chanter des psaumes, lire la Bible et procéder aux baptêmes et mariages en présence de ministres des cultes, tels Pierre Durant, Matthieu Morel-Duvernet, Fauriel-Lassagne ou Pierre Peirot.

Lors de la réorganisation des cultes en 1802, les cultes étaient célébrés publiquement, soit en plein air, soit dans d'anciennes places d’assemblée telles les granges de la Roue, la Chirouze, le Mazet.

Enfin, en 1816, cent trente ans après la Révocation, les anciens et notables du Plateau qui forment le Consistoire de Saint-Voy, décident d’édifier un temple au Mazet.

Le préfet de Haute-Loire, ainsi que le sous-préfet d’Yssingeaux sont d’ailleurs les interprètes de leur cause auprès du ministre des cultes car lors de la Terreur et, dans les temps de proscription contre les prêtres, les protestants formèrent un asile pour le clergé contre les persécutions.

Les fidèles promettent des dons, et des corvées notamment des chariots de pierres prises dans les carrières du Volamont.

Le gros œuvre du temple est achevé en 1823, mais il faut attendre les années 1830 pour qu’il soit possible de célébrer le culte décemment.

Un état récapitulatif de 1833 indique que le temple du Mazet a coûté 29.500 francs, somme qui a été accordée par les fidèles, le département, la commune de Saint-Voy et l’État.

Pour d'autres détails , voir le site municipal http://www.mazet-st-voy.com/histoire.html et le site de C. Maillebouis http://maillebouis.free.fr/histoire/#10.

Voir l'intérieur de ce temple.

Bibliographie

  1. CASALIS, Roger.- Le Consistoire de Saint Voy.- Le Chambon sur Lignon : éd. Je sers 1933, rééd. Société d'histoire de la montagne, 1990.- 88 p.; 22cm (Lyon Université Catholique LFCH 41.D-5-18).
  2. DELETRA, François David.- Journal de ma tournée en Vivarais et en Velay en 1841.- Lyon : éd Olivétan, 2006.- 219 p.; 24 cm.- 2-915245-51-7 (Montpellier Fac. Théol. Protest. TO 48338)
  3. MATHIEU .L.- La Paroisse de Saint-Voy de Bonas.- Le Puy : Imprimerie Jeanne d’Arc, 1977.- 187 p.; 22 cm (Paris12 Créteil BU Multidisc 944.74 MAT Fonds Delteil)

    Nota : Le sigle BML signifie Bibliothèque Municipale de Lyon. Il est suivi de la cote de l'ouvrage dans cet établissement. Pour consulter un de ses ouvrages, cliquer sur le sigle BML

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Photos : Robert PHILIT (hiver) & Johan Schaefer (été), tous droits réservés.
Texte : histoire, bibliographie et description par Gérard Bollon, tous droits réservés.