Historique : (1)
Pendant plusieurs années après sa nomination officielle comme Pasteur de l’Église Réformée Évangélique de Marsauceux et autres lieux avoisinants, Louis Née devait célébrer les cultes et autres cérémonies dans une grange, faute d’autre local.
Après bien des démarches et des enquêtes, en 1807, il avait enfin obtenu de l’Empereur Napoléon 1er l’autorisation de construire un Temple et il était fait mention d’une subvention du gouvernement pouvant s’élever à 3 ou 4.000 francs.
Mais c’était à la fin de 1814 ! La chute de l’Empire, les cent jours, l’invasion, anéantirent les projets. Or, le bail de la grange servant d’oratoire se terminait en 1819 et le propriétaire voulait en reprendre possession, la construction du Temple devenait urgente.
Seulement, l’Empire avait fait place à la Restauration, il fallait recommencer toutes les démarches et le Roi Charles X était loin d’être favorable au Protestantisme.
Pourtant Louis Née ne se découragea pas et l’édification du Temple de Marsauceux fut enfin décidée et acceptée.
Le Temple fut élevé sur un terrain disponible, en bordure du vieux cimetière huguenot, et la construction coûta 3.784 francs. Les fidèles avaient collecté 2.300 francs, le gouvernement accordait une subvention de 1.000 francs et la commune de Mézières versa 484 francs.
Le Temple était debout mais il restait à faire l’intérieur et le Préfet exigeait que le cimetière existant à droite de l’édifice fut enclos d’un mur. Or la construction de ce mur, ainsi que les travaux et peintures à l’intérieur du Temple atteignirent la somme de 3.200 francs à la charge de la commune (notons que dans cette somme était compris l’achat d’un drapeau blanc à fleurs de lys que l’on devait arborer pour l’inauguration et qui était facturé très cher).
La commune, qui manquait d’argent, protesta contre cette somme vraiment trop élevée, mais le Préfet avait donné son accord et il fallut payer.
Enfin le Temple était terminé et fut inauguré le 8 décembre 1821. Sous le fameux drapeau blanc accroché au fronton, ce fut le Sieur Gaillard, Maire de la Commune de Mézières qui remit les clefs à Monsieur Marron, Président du consistoire de Paris, en présence d’une nombreuse assemblée.
Ainsi, après beaucoup de difficultés, le Pasteur Louis Née disposait enfin d’un édifice convenable et pouvait accueillir décemment ses paroissiens pour célébrer les cultes, les baptêmes, les mariages … et les services funèbres. Tandis que, dans le cimetière voisin, les dépouilles des huguenots pouvaient reposer tranquilles, derrière le mur de l’enclos.
(1) Extrait du Bulletin Municipal de Mézières-en-Drouais, N°3 janvier 1980 aimablement communiqué par Lucienne Stachetti, tous droits réservés.
retour à la page d'accueil de ce temple
retour à la page d'index des temples