Landouzy : l'histoire du temple


La présence de protestants à Landouzy-la-Ville est attestée dès le 1er quart du 16e siècle. La tradition historique veut que la communauté de Landouzy-la-Ville ait été l'une des toutes premières en Thiérache, fondée de 1525 à 1530 à la suite du retour de certains paysans qui auraient été évangélisés dans la région de Meaux. La présence de temples aménagés dans les granges n'a cependant laissé aucune trace architecturale. L'existence de nombreux petits cimetières protestants dans les jardins ou au milieu des champs, par exemple à la Longue Rue des Boeufs, à l'Ange Gardien ou encore le Chêne Bourdon, atteste dans la topographie de la vitalité du protestantisme. La communauté protestante de Landouzy-la-Ville, forte en 1833 de 243 personnes, possédait dès 1834 une école protestante communale et un temple, datant de 1818, situé à l'emplacement de l'actuel. Le sieur Furon avait offert le terrain pour 100 francs. Dès 1836, sa vétusté et sa petite taille entraîne le pasteur à demander des réparations et un agrandissement. Une première demande est rejetée en 1840, mais en 1849 le plafond menace ruine. Finalement en novembre 1859, la reconstruction de l'édifice est décidée pour un devis de 13 5531 francs, la commune apportant 3000 francs, le reste à la charge de l'église réformée. En 1860, les plans et le devis de 14 527, 74 francs de l'architecte parisien Alexandre-Joseph de Valcourt sont approuvés. Les travaux sont conduits par l'entrepreneur Victorien Splingart, connu comme maçon à Leuze, mais cité aussi dans d'autres sources comme entrepreneur à Aubenton. La date de 1861, portée sur une pierre de taille calcaire au-dessus du portail d'entrée correspond au début des travaux. La réception de l'édifice aurait dû avoir lieu le 15 septembre 1862, mais ce n'est qu'en 1865 que les travaux sont réellement achevés et soldés pour une somme totale de 17 025, 74 francs. L'édifice ainsi construit fait preuve d'un discret néo-classicisme architectural, la corniche de la façade occidentale n'est pas sans rappeler l'architecture romane pisane. Le temple est endommagé lors de la 1ère guerre mondiale et restauré par l'entrepreneur Scorbanier. Le petit cimetière protestant, situé au-delà du presbytère protestant, a été créé au cours du 19e siècle. Ses tombes, qui comportent comme unique ornementation des versets de la Bible, datent majoritairement de la fin du 19e siècle et du 20e siècle. Les marbriers sont principalement ceux d'Hirson (Renasse, Leleux et Fils, F. Laffineur) et de Guise (Courtois).

Description :
Le temple est en brique sur un solin en pierre de taille calcaire. L'encadrement des ouvertures de la nef est en pierre de taille calcaire. La façade occidentale comporte un chaînage des angles et une corniche à redents en pierre de taille calcaire, le portail est surmonté d'un fronton  triangulaire également en pierre de taille. La nef est couverte d'un faux-plafond, les murs sont scandés de pilastres ornés de chapiteaux toscans en décor stuqué. La tribune en chêne, accessible par un escalier tournant en charpente doté d'une rambarde en fonte, abrite la bibliothèque paroissiale. La nef et le choeur sont couverts d'un toit à longs pans et pignon couverts en ardoise, la sacristie d'une croupe en ardoise.

Ce temple est toujours un des coeurs du protestantisme Thiérachien: Culte à 11h le 1er et 3e dimanche de chaque mois.


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Texte : Etienne Taquet pour Paroisse Réformée de Thiérache, tous droits réservés.