Hyères : l'ancien temple réformé


Photos souhaitées de l'ancien temple. Merci d'avance.

le presbytère à Hyères

Le presbytère : Avenue des Îles d'Or, 83400 Hyères.

Historique :

Vers 1850, sous l'impulsion de M. Denis, qui, en deuxièmes noces, a épousé une Anglaise, Sarah Dawes protestante, l'idée de la construction d'une chapelle prend corps. M. Denis trouve un terrain à acheter, et se lance à la recherche de fonds. Un Écossais, Sir Culling Eardley, avance les fonds nécessaires à l'achat du terrain, en faisant un prêt de 2.600 francs sans intérêt pendant 3 ans. Le 8 Avril 1853, ce terrain est acheté, près la place des Palmiers, quartier des Récollets, route impériale, aux termes d’un contrat reçu par Maître Gaillard, notaire à Hyères. Le quartier des Récollets tire son nom du couvent des Récollets construit en 1621. Après la Révolution, le couvent est transformé en “hôtel d'Angleterre“, puis en “clinique de l’espérance“, puis en immeuble d’habitations “les terrasses du soleil”.

Dès l'achat du terrain, donation de ce terrain est faite au Consistoire de Marseille par actes passés le 8 avril et le 25 août 1853 par devant Maître Gaillard mais cette donation n'est pas acceptée.

La construction de la chapelle commence aussitôt. Elle est confiée à un entrepreneur hyèrois M. Roux. L'achat du terrain et la construction reviennent à la somme de 11.187,75 francs. Grâce au prêt de Sir Culling Eardley et à une collecte, une somme de 4.000 francs est versée à M. Roux. Pour le reste. une convention est passée avec M. Roux d'après laquelle il lui sera payé chaque année, le 5 janvier, une annuité de 1437,55 francs plus les intérêts produits par la somme restant à payer. Dés 1855, les difficultés commencent, les sommes nécessaires n'étant pas trouvées. La situation de l’Église sera exposée au Consistoire de Marseille par une lettre datée du 23 juin 1855 du docteur Chassinat, membre de l’Église. Le Docteur Chassinat fut le continuateur de M. Denis comme historien d'Hyères, c'est lui qui fit paraître en 1882 : "Hyères ancien et " par A. Denis et le Docteur Chassinat. Dans sa lettre, M. Chassinat expose que l'Église doit à M. Roux une somme de 363,95 francs, que M. Roux a cédé sa créance et que le cessionnaire menace l'Église de poursuites. Il demande donc que le consistoire avance la somme due.

Un nouvel acte de donation au Consistoire, du terrain et de l'immeuble sera établi le 11-12-1855 par Maître Annet Gaillard, mais cet acte là non plus ne sera pas suivi d'effet. M. Denis restant donc toujours propriétaire du terrain et du temple. Des difficultés matérielles et financières surgissent. Le besoin de donation au Consistoire se fait de plus en plus sentir. Au mois de Mai 1859, le Consistoire commet comme experts M. Roustan, conservateur du Cadastre et M. Gasquet, architecte de la ville. Par procès-verbal d'estimation du 12 mai 1859, "le temple est reconnu être d'une superficie de 140 mètres environ, être dans un état satisfaisant de conservation", et évalué à la somme de 10.000 francs. L'acte de donation, qui sera le bon, au nom de M. Denis, est établi le 7 mars 1861 en présence de M. Bruniquel, pasteur de Toulon, et de M. François Castillon, instituteur libre à Hyères. par M. Roullier, notaire à Hyères. L'acte précise que le temple devra conserver toujours sa destination actuelle et qu'il devra être mis à la disposition de toutes les communautés chrétiennes dont les principes sont d'accord avec ceux de l'alliance évangélique. La donation doit être acceptée par l'Empereur et la constitution du dossier s'avère difficile. M. Knoderer fait les démarches nécessaires, confère avec le maire d'Hyères, envoie le dossier, mais ce dernier fait plusieurs fois la navette entre l'église, la mairie et la sous-préfecture. A chaque fois il faut une pièce nouvelle. Finalement le dossier est complet et part de la mairie d'Hyères le 2 Septembre 1864. Le décret Impérial d'autorisation paraîtra en Décembre 1864. Mais cela ne suffit pas.

Si la constitution du dossier avait entraîné des frais, il faut, après l'autorisation, régler les frais d'enregistrement qui sont élevés. L'Église d'Hyères n'a pas d'argent, le Consistoire non plus, et la donation risque de ne pas aboutir. Pour couvrir les frais de constitution du dossier, le Consistoire de Marseille avait décidé, en 1863, de faire une collecte qui devait commencer à Hyères pour être continuée à Toulon puis à Marseille. Le 8 mai 1865, M. Monod, Président du Consistoire écrit à M. Knoderer pour lui dire que le moment est venu de commencer cette collecte. Cette collecte ne peut être envisagée. car si Hyères n’a pas de ressources suffisantes, la communauté de Toulon ne peut également rien donner car elle a commencé la construction d'un temple. Une demande est faite pour obtenir une diminution des frais d'enregistrement, mais elle n'aboutit pas. Une demande de diminution des contributions est également demandée car les impôts n'ayant pas été pavés en 1867 le temple est menacé de saisie. Le problème devient urgent. M. Knoderer paie lui-même les contributions de 1867 «pour éviter la saisie du mobilier de la chapelle d'Hyères, ce qui eut été bien désagréable, car il y a dans le nombre un très bon harmonium.»

Fin 1867, M. Pernessin, du Consistoire de Marseille, vient à Hyères remettre à M. Knoderer une somme de 600 francs qui a été collectée à Marseille. Le Pasteur anglais consent à payer les impôts tant que la chapelle sera utilisée par lui. Le Baron de Dietrich accepte de supporter la moitié des droits de mutation. Sous cette impulsion, une souscription est ouverte par M. Knoderer ; de Mulhouse, la souscription rapporte 260 francs. La communauté d'Hyères, principalement les hivernants, apporte le reste et la somme nécessaire est enfin réunie. Le 4 Février 1868, soit 7 ans après l'acte de donation, M. Roullier, notaire à Hyères, établit l'acte d'acceptation, M. Knoderer agissant au nom et comme mandataire de M. Monod, désigné par le Consistoire. À la suite de la loi de séparation de l'Église et de l'État, le temple sera transféré à l’Association cultuelle d’Hyères.


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Texte : Marc Fontan, tous droits réservés.