Boffres, terre du seigneur de Crussol, passa ensuite à la puissante famille des seigneurs de La Voulte. Pendant les guerres de religion, Boffres fut occupé dès le début par les protestants, puis rendu momentanément aux catholiques en 1573 ; Pierre FEUGIER, consul de Boffres, figure parmi les membres de l'assemblée protestante tenue à Privas en octobre 1585.
Depuis longtemps une église réformée avait été "dressée" à Boffres. Elle eut le plus souvent le même pasteur que celle de La Bâtie de Crussol.
Le temple de Boffres fut construit ou reconstruit vers le milieu du XVII ème siècle. La nommée Marguerite CHION de Vernoux avait fait un legs de 30 livres à ceux de la religion de la RPR de Boffres, pour l'achat d'une cloche. Après la révocation, le "sol du temple" était estimé à 40 livres, ne portant alors aucun revenu à cause qu'il était inculte.
En 1811 le préfet avait autorisé à construire "un temple qui puisse mettre les protestants à l'abri de l'intempérie des saisons pendant l'exercice de leur culte". Mais le sous-Préfet sursoit à la chose sous prétexte que la participation de 6 000 francs offerte par les habitants n'est pas suffisante. Les assemblées continuent à se tenir aux Rioux.
A partir de 1823 a lieu l'inauguration du temple d'Alboussière, que de nombreux protestants fréquentent. FORT continue à prêcher aux Rioux.
En 1828, il est décidé que l'hiver, les assemblée se feront toutes à Alboussière. Par contre, l'été, elles alterneront entre les Rioux et le temple d'Alboussière.
En octobre 1831, le consistoire décide "que la nouvelle section d'église se composera de la seule mais vaste commune de Boffres. Le nouveau pasteur Henri BRUNEL est installé au début de 1832. Mais il doit prêcher en plein air aux Rioux. Sa première tâche sera donc de faire construire le temple tant souhaité. Un registre de souscriptions est ouvert, elles s'élèvent bientôt à 5 000 francs. Un devis est également établi.
Le 9 août 1833, le consistoire décide qu'un temple sera érigé dans la section de Boffres au chef lieu de la commune. Fin 1835, début 1836, un trésorier et des conseillers sont nommés. L'emplacement choisi est la pièce de terre appelée "la petite fontaine", appartenant au sieur MIRABEL.
En 1837, les travaux commencent et sont menés activement, si bien que le 6 octobre 1838, le pasteur BRUNEL peut annoncer au consistoire que les travaux sont terminés et demander que l'édifice soit consacré au Seigneur dans les plus brefs délais possibles.
La dédicace eut lieu le 11 novembre 1838 sous la présidence du pasteur BRUNEL et avec le concours de plusieurs pasteurs.
Dès le début de l'utilisation du temple, des travaux urgents et nécessaires durent être exécutés pour détourner, par un aqueduc, une source d'eau qui, pénétrant dans l'édifice par les fondations supérieures, le rendait humide, froid et malsain.
Le temple a subit des réparations et aménagements en 1888, 1903 et 1941.
Cet historique a été préparé à partir du livre : Le Vivarais et le Velay protestants, Notices paroissiales, Samuel MOURS, Imprimeries réunies, 9 rue Pasteur, 26 000 Valence-sur Rhône, 2em trimestre 1947.
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Texte : aimablement transmis par Christian Eyraud, tous droits réservés.