Le Grand Temple
En 1630, le prince Frédéric Henri de Nassau élimine Jean de Valckembourg, gouverneur qui avait tenté de le trahir, et nomme à sa place son beau-frère, le burgrave Christoffle de Dohna. Le Grand Temple est édifié sous son gouvernement (1633-1636), et Dohna y est enseveli en 1637. Sa destruction est décidée en 1685, lors de la révocation de l'édit de Nantes, mais il fallut quatorze jours pour abattre l'édifice dont les bases solides résistèrent aux leviers et à tout autre instrument, si bien qu'on dû "jouer de la mine". La paix de Ryswick (1697), qui met fin à la guerre de la Ligue d'Augsbourg, contraint Louis XIV à reconnaître le prince Guillaume de Nassau comme roi d'Angleterre et à lui rendre la principauté d'Orange, qu'il occupait depuis 1685. Signe du rétablissement du culte réformé, le Grand Temple est alors reconstruit au même endroit en deux ans (1698-1700). Mais à la mort de Guillaume III (1702), Louis XIV s'empare encore de la principauté, annexion confirmée par le traité d'Utrecht (1713). Expulsés, les protestants fidèles à leur religion trouvent refuge en Suisse et en Allemagne.
En 1718, le Grand Temple est donné aux Pères de la Doctrine Chrétienne venus s'établir à Orange pour servir d'église à leur collège et à leur séminaire. Consacrée en 1719, la chapelle est dédiée à Saint Louis. Sous la Terreur, la Commission populaire y siège du 3 juin au 31 juillet 1794, et de nombreux ressortissants des départements de Vaucluse et des Bouches-du-Rhône doivent comparaître devant ce tribunal révolutionnaire. 332 d'entre eux furent condamnés à mort comme "fanatiques" ou "fédéralistes", et ensevelis dans des fosses communes au lieu-dit de Gabet, quartier de Laplane ; une chapelle y est érigée à leur mémoire en 1832. En 1865, la ville vend ces bâtiments aux sœurs de la Présentation de Marie, dont le collège actuel a été construit sur la colline en 1972.
Temple Saint-Martin
En novembre 1566, les protestants d'Orange obtiennent du gouverneur l'autorisation "d'édifier un temple quartier Saint-Martin", achevé l'année suivante. Pendant les guerres de Religion, ce sanctuaire est le théâtre d'une tuerie de onze jours, dénommée "Notre-Dame la Massacreuse" : à partir du 2 février 1571, jour de la fête de la Purification de la Vierge, cent quarante huguenots orangeois y sont en effet assassinés.
A la révocation de l'édit de Nantes (1685), le temple Saint-Martin ou "petit temple" est rasé "rez pied rez terre" ; une fontaine, aujourd'hui disparue, est alors construite sur son emplacement.
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