Le Col de Mouzoulès (30).
Description et historique : sur la stèle qui se trouve au Col, en bordure de la route D 299 (entre les villages de MARS et d’AUMESSAS, dans le GARD), on peut lire le texte suivant :
« Le 19 avril 1742, des Huguenots, assemblés pour célébrer leur culte, furent surpris en ce « désert ». Pour rester fidèles à leur foi, ils ont vaillamment souffert le martyre, les hommes aux galères, les femmes à la Tour de Constance.
Honneur à leur mémoire : leurs fils pieux et reconnaissants.
19 avril 1942 »
L’historien Patrick CABANEL précise, à propos de cette assemblée, quel a été le sort des personnes arrêtées : « Six femmes, trois d’Avèze et trois de Bréau, sont conduites à la Tour de Constance, une autre enfermée au couvent du Verbe incarné d’Anduze, et trois hommes de Campestre, Avèze et Bréau, condamnés aux galères, où ils meurent au bout de quelques mois. Anne FALGUIERES, épouse d’André GOUTES, un tisserand de Bréau condamné aux galères, entre à la Tour de Constance avec sa petite-fille, Catherine, âgée de cinq ou six mois. Elle y meurt entre 1756 et 1758 mais Catherine en sortira vers 1758, après avoir vécu ses seize premières années prisonnière. Éduquée par Marie DURAND en personne, elle en reçoit 500 livres, par testament en date du 25 octobre 1760. En 1762, elle épouse Pierre CAUSSE, un négociant en bas, de Ganges. Deux de ses arrière-petits-fils ont été pasteurs l’un à St-Jean-du-Gard, l’autre dans la Drôme. »
in « Itinéraires protestants en Languedoc » tome 1 : Cévennes, page 448.
Sous couvert d’être un « mémorial huguenot », cette stèle appelant à la résistance (cf le « résister » de la Tour de Constance) a été érigée là en 1942, en pleine période d’occupation de la France par les nazis et avait de fait la vocation d’être un permanent « appel à la résistance ».
Photos : Pasteur Eugène PY, tous droits réservés.