Ce mas s’appelait autrefois Fontanille, nom qui lui venait sans doute de la source qui coule au dessous de la maison. C’est au début du XVI° siècle qu’il a pris le nom de Soujol, conservé depuis. Il était situé dans les taillable et paroisse de Durfort mais dans la juridiction du baron de Vibrac.
L’une des plus anciennes mentions remonte au XVème siècle. Il s’agit d’un acte notarié concernant la succession de la famille des propriétaires du domaine. Il est dommage que le compoix de Durfort datant de ce même XV° siècle soit perdu car on aurait pu apprendre le nom du propriétaire ou des propriétaires successifs ainsi que la contenance et la nature des terres et la description sommaire du mas.
Il appartenait fin XIV° siècle et début XV° siècle à Guiraud de ROUVEYROLLE, qui meurt avant 1434. Sa fille Pandine avait épousé Pierre DOMERGUE, également mort avant 1434. De cette union étaient venus au moins deux fils : Guillaume et Jean DOMERGUE. Par acte du 8 avril 1434 (Archives du Gard 2E64/1334) Guillaume DOMERGUE fait rémission de ses droits et donne quittance à son frère Jean, du mas de Fontanille, pour les biens qui furent de feu Guiraud de ROUVEYROLLE, en vertu d’une constitution passée autrefois devant Maître Durand Bonafoux, Notaire de Sauve.
Plus tard en 1513, le mas de Fontanille est habité par Jean SOUJOL qui lui laisse alors son nom, comme ce fut le cas pour beaucoup d’autres mas de cette époque.
Il faut arriver en 1550, pour trouver une autre mention de ce mas, dans le dénombrement des maisons de Durfort, établi à des fins fiscales. Il appartient alors à Noble Bernardin DURANC, Seigneur de VIBRAC, dont le père ou le grand-père l’a acheté à la suite de la terre de Vibrac entre 1500 et 1550. Voici la description qui nous en est donnée : Au mas de Soubjol, Noble Bernardin de Ranc :une maison en solier partie en terre,estable, pailler, poussieu, galinier, four à pain à laparant couvert, cour clause et patus, confrontant ambel melis (lui-même) à toutes part
Dans la seconde moitié de ce XVI° siècle, il est habité par Charles GARIMOND, natif de St Martin de Saussenac, qui y demeure sans aucun doute pour rentier, c'est-à-dire fermier du Baron de Vibrac. Il y est déjà en 1574, lorsque le 21 septembre de cette année là il dicte son testament (2 E 64/711). Il est l’époux de Jeanne GRAS et le père de Claude, Antoine, Louis, Antonie, Catherine et Jeanne. Il y demeure encore en 1582, lors du mariage de sa fille Jeanne, par contrat du 25 février, avec Bernard GAUTHIER, « orjolier » (potier) d’Aspères à Tornac.
Dans son testament du 25 décembre 1609, Bernardin DURANC, Baron de VIBRAC, avait institué une clause d’inaliénabilité pour les domaines de Vibrac, Soujol et Villeseque. Ce qui n’empêche pas son arrière petit-fils, Noble Louis Joseph DURANC, Seigneur et Baron de Vibrac, Seigneur de St Martin de Saussenac, Saint Jean de Crieulon, Saint Nazaire des Gardies, Coussargues, Soujol, Coseigneur et Gouverneur de Sauve, coseigneur de GALHAN et autres places, de céder les mas et domaine de Soujol, en 1728, au Sieur TESSIER, Bourgeois de Durfort.
Ce dernier n’habite pas le mas, mais la belle maison qu’il a fait construire dans le village de Durfort, à la rue basse. Milieu XVIII° siècle, c’est une de ses filles, Jeanne TESSIER et son mari André ROUQUETTE qui sont fermiers du mas. Ils y meurent en 1761 et y sont enterrés comme beaucoup de membres de la famille ; les autorisations de sépultures données par le juge du Baron de Vibrac à ces protestants sont conservées aux archives départementales de Nîmes. On peut encore remarquer, à l’arrivée du mas et au dessus du chemin sous le grenadier, la pierre tombale d’un enfant du couple Ferdinand ARNAL-DEVEZE et Rose TESSIER, mort en 1885 et enterré là avec sa famille maternelle portant l’inscription « ce cher enfant n’est pas mort mais vit encore dans nos cœurs et dans le ciel ».
Après le Sieur Pierre TESSIER, c’est le fils aîné de son troisième mariage, né en 1760, qui héritera du mas et de son domaine qui comprenait alors 74 hectares sur la commune de Durfort, avec beaucoup de bois et de pâtures. Jean Pierre TESSIER mourra au mas en 1825 et ayant eu 9 enfants dont 7 vécurent après lui, il y aura partage du mas et des terres et ensuite cession à plusieurs propriétaires durant le XIX° siècle. Le mas de Soujol Neuf sera construit et englobera une partie du domaine. Seule la partie de terre et de vigne des ALLUT, apportée dans la famille par le mariage de Nelly TESSIER n’a pas encore été vendu.
Complément :
J’aimerai ajouter le cimetière familial SALLES, situé à 20 mètres de celui énoncé dans l’historique ci-dessus. Ce cimetière est celui de ma grand-mère Judith SALLES, dernière personne de cette famille à avoir habité le domaine (entre 1880 et 1960), date où la maison s’est écroulée. (lieu où elle est née en 1885, où elle s’est mariée en 1908, et où elle repose auprès des siens, père, mère, frères et fille).
Ce lieu comporte huit sépultures, et était entouré d’un grillage. A l’heure actuelle, cette propriété ayant changé de possesseur, l’emplacement a disparu et seul subsiste à l’écart un carré avec la plaque de marbre blanc portant le nom « Famille SALLES ».
Cet endroit se trouve à DURFORT – 30 – dont l’historique a été développé par Monsieur le Maire actuel : Stéphane ALLUT.
Nota : J’ai toutefois, permission des nouveaux propriétaires, de pouvoir venir m’y recueillir à ma convenance.
retour à la page d'index des cimetières